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vendredi 27 mars 2015

Si tu m'entends de Pascale Quiviger


Date de parution: Février 2015
Éditions: Albin Michel
Nombre de pages: 391 pages


Quatrième de couverture: Comment vivre après un accident, comment aimer, désirer, se reconstruire, accepter la lente métamorphose des émotions et du quotidien ? David, tombé du haut d'un échafaudage sur le chantier où il travaille à Montréal, est dans le coma. Sa femme et son fils de six ans essaient au fil des jours de communiquer avec lui, d'apprivoiser la douleur et l'absence, et d'apprendre à vivre autrement.Roman bouleversant et paradoxalement tonique, Si tu m'entends traite de façon magnifique et sans aucun pathos d'un des sujets les plus tabous de notre époque.Pascale Quiviger, née au Québec, sait allier à l'intelligence du cœur et à l'extrême justesse d'une vision sans œillères un talent littéraire indéniable.


Mon avis: L'auteur aborde un sujet complexe avec un style d'écriture très pur. Sa plume m'a charmée ainsi que sa construction du roman.

C'est un livre qui m'a de suite attiré par le thème qu'il traite: le deuil, la perte d'un être cher dans des conditions tragiques et violentes. 

David tombe dans le coma suite à une chute de six mètres de son échafaudage.  Un coma dont il ne ressortira jamais. Sa famille: Caroline et son fils de 6 ans, Bertrand vont devoir affronter cette dure situation.
Caroline se montre digne et courageuse tout au long du livre. Elle reste présente pour son fils dans les moments les plus difficiles.
Bertrand est quant à lui, un petit garçon très touchant. Du haut de ses 6 ans, il ne peut comprendre la gravité de la situation dans laquelle se trouve son père. Il conserve son optimisme et son entrain. Pendant de longs instants, il s'adresse à son père et lui murmure longuement à l'oreille. Il lui prend la main et attend que son père se réveille.
L'auteur se glisse dans la peau de David et certains passages nous permettent d'avoir accès à ses pensées et sensations:

" Bertrand le cœur sur la main
vient me cherche coûte que coûte
m'attire en surface.
Je veux bouger un doigt, un pied, mes yeux sous mes paupières, ma voix dans ma gorge, pour lui.
Bouger pour lui. Parler.
Rien.
Des traces de traces de traces
de l'évanouissement.
Ça me laisse épuisé, déçu."

Par ailleurs, l'auteur dépeint également l'univers hospitalier avec une équipe d'infirmiers impliquée dans son travail. Ils sont au plus proche de leurs patients alors que le neurologue est une personne totalement imbue d'elle-même et désagréable au possible.

Je pense sincèrement que c'est un livre qui ne peut pas laisser indifférent. Il aborde un thème difficile mais important car il touche bon nombre de personnes. Je suis entrée en empathie avec cette famille dévastée par la perte mais qui conserve les idées claires afin d'aider David le mieux possible. Quand la seule issue est la mort, il convient parfois de tenter d'abréger les souffrances. L'auteur est parvenu à montrer l’ambiguïté de la question: une mort qui ne porte pas son nom et surtout pas le terme d'euthanasie. Une ambivalence difficile pour le cercle médical également.

La fin du livre m'a cependant un peu déçue dans la façon dont l'épouse, Caroline, commence à faire son deuil et à accepter la disparition de son mari. Un peu trop banale à mon goût et qui n'apporte pas grand chose au livre.

En bref, l'auteur traite de façon pudique et en retenue d'un thème sensible. Une réussite malgré la fin un peu décevante...


♥ ♥

Je tiens à remercier les éditions Albin Michel pour cette lecture et ce partenariat.


Un mot sur l'auteur: Pascale Quiviger est une écrivaine et artiste québécoise.  Elle a une maîtrise en philosophie de l’Université de Montréal et de l’Université des Sciences humaines de Strasbourg, ainsi que d’un baccalauréat en arts plastiques de l’Université Concordia.  Elle réside actuellement en Grande-Bretagne, où elle enseigne la peinture et les arts visuels.



 


samedi 21 mars 2015

Le guide des âmes perdues de Catherine Leroux

Date de parution: Février 2015
Éditions: Denoël
Nombre de pages: 304 pages



Quatrième de couverture: Un après-midi dans le sud des États-Unis, deux fillettes se promènent le long d’une voie de chemin de fer.
Dans leur maison au nord de l’Atlantique, Madeleine et son fils découvrent, à l’occasion d’un examen médical, qu’ils constituent un cas scientifique exceptionnel.
Non loin de là, Ariel et Marie forment un couple très uni. Ils évoluent dans un milieu politique féroce où la révélation de leurs origines va bouleverser leur vie.
Sur la côte californienne secouée par les séismes, Simon et Carmen apprennent l’identité de leur père. Ils comprennent alors que la vérité est parfois plus douloureuse que le mensonge.
Entre ces personnages, l’auteur dessine une cloison fine qui tantôt sépare, tantôt unit, estompant les frontières entre les secrets, la vérité et l’inouï. Inspiré de cas réels extraordinaires, Le Guide des âmes perdues est un roman choral lumineux qui touche l’essence des sentiments.


Mon avis: Je vais avoir beaucoup de mal à parler de ce roman dans la mesure où je ne suis pas parvenue à entrer dedans.

Dès que Célia me l'a proposé dans la sélection de ce mois-ci j'étais très contente de pouvoir le découvrir car s'il y a bien un livre dans les sorties du mois qui me tentait c'est bien celui-ci. Malheureusement ce fut une lecture douloureuse.

L'auteur nous offre une galerie de portraits avec dans chaque histoire un fil conducteur: la question du lien, de ce qui unit deux personnes. Peu à peu, elle y mêle de la génétique. Et, je suis désolée d'avoir à dire ça mais je me suis cru dans un livre de science-fiction. Une sorte de mélange des genres qui ne m'a pas plu du tout. Même si je sais que l'auteur s'est renseignée sur la question et qu'elle ne dit pas n'importe quoi, j'ai eu du mal à penser ces histoires possibles. Je ne peux pas en dire plus au risque de révéler des éléments importants de l'histoire mais ça ne me paraissait tout simplement pas vraisemblable. Ajouté à cela que le style de l'auteur m'a laissé de marbre, ce fut une lecture assez compliquée malheureusement. Pourtant il y a quelque chose de poétique dans sa manière de traiter ses personnages mais elle garde une certaine distance vis-à-vis d'eux. Je pense que cette froideur apparente ne m'a pas aidée à entrer dedans.

Bon, malgré tout ces éléments négatifs je dois bien avouer qu'une histoire m'a particulièrement touchée: celle d'Ariel et Marie. C'est vraiment cette histoire qui a retenue mon attention dans toute cette galerie de personnages. Marie et Ariel sont mariés et heureux en ménage. Un lien les unit de façon très forte, ils sont comme fusionnel. Et, alors que Ariel accède à de hautes responsabilités au sein de son pays tous les deux vont découvrir les raisons de cette fusion. Une histoire d'amour complexe et leur sort m'a touché. Ils ne sortiront pas indemnes de cette découverte.

♥ ♥ ♥ ♥ ♥

Je tiens à remercier les éditions Denoël pour cette lecture et ce partenariat

Un mot sur l'auteur: Catherine Leroux est née en 1979 non loin de Montréal, où elle vit aujourd’hui avec un chat et quelques humains. Elle a été caissière, téléphoniste, barmaid, commis de bibliothèque. Elle a enseigné, fait la grève, vendu du chocolat, étudié la philosophie et nourri des moutons puis elle est devenue journaliste avant, de publier La marche en forêt. Finaliste au Prix des libraires du Québec, ce roman d’une grande humanité a charmé le public et la critique. Le mur mitoyen est son second roman, il a remporté le Prix France-Québec.

 

vendredi 25 avril 2014

Les cordes de Cristal 1&2 de Anne Robillard


Date de parution: Janvier 2014
Édition: Michel Lafon
Nombre de pages: 361 pages
ISBN:   2749921619


Quatrième de couverture: Jippy Wade, guitariste adulé du groupe Texas Gray Wolf, achète un vaste terrain au milieu de nulle part pour y construire le studio d'enregistrement Tex-son, où vont se bousculer les meilleurs groupes du moment. Mais la soif du succès se paie au prix fort pour cet homme qui a dû abandonner sa femme et se retrouve maintenant seul, en proie à ses vieux démons.
En cherchant de nouveaux talents, Jippy espère avant tout trouver une paix intérieure. Mais l'arrivée à Tex-son des imprévisibles frères Specogna va attiser les rivalités et provoquer de mystérieux incidents...Quel secret se cache entre les murs de ce studio qui suscite toutes les convoitises et transcende les artistes qui s'y produisent ?


Mon avis: Le roman débute en mettant en avant un personnage particulier: Jippy Wade. Cet homme, ancienne rock star d'un groupe veut construire son propre studio d'enregistrement. Vont alors se succéder quantités de nouveaux personnages et nombres d'entre eux vont vouloir enregistrer de la musique pour Jippy. Beaucoup vont s'installer à Kennenika, ville déserte qui se retrouve peuplée de musiciens et de leurs familles.

La première chose que je me suis dit au fur et à mesure de ma lecture est: il y a beaucoup de personnages. A tel point que parfois je ne savais plus qui était qui et son rôle dans tel groupe de musique...L'auteure a choisi de mettre en scène de nombreux personnages mais du coup ça perd un peu le lecteur je trouve. Parallèlement à cela, les personnages sont dépeints avec profondeur, chacun ayant son caractère et ses caractéristiques. L'auteure a su leur donner de l'étoffe.
De plus, en lisant le début du livre je m'attendais plus à des personnages un peu rebelles comme une rock star on va dire. Et pas du tout, ils sont tous très calmes, polis...un peu lisses du coup malheureusement.

Pour autant, j'ai su apprécié l'ambiance dans laquelle les personnages évoluent. Une ville désertique au milieu de nulle part dans les années 70', où seuls des musiciens vivent et dans laquelle ils se passent de drôles de choses...Il y a de nombreuses descriptions et l'auteure a su donner de la profondeur à cette ville et ses habitants. On sent que chaque détail a été travaillé et parfois elle s'attarde un peu trop, à mon goût, sur des éléments qui n'ont pas grand intérêt...

Lorsque j'ai vu que ce livre était classé dans le genre fantastique je m'attendais à des événements surnaturels etc..et là encore, déception pour ma part! Les seuls éléments un peu fantastiques sont très rationalisés et cadrés par l'auteure et du coup, ils deviennent beaucoup moins fantastiques!  

 Pour finir, l'élément qui m'a sauté aux yeux quand j'en étais déjà à la moitié du livre et plus, c'est le manque d'actions. Il ne se passe pas grand chose et pas suffisamment pour être tenu en haleine. J'avais plus l'impression de suivre l'évolution des habitants musiciens d'une petite ville et ... c'est tout! Pour ma part j'ai trouvé l'intrigue très pauvre et de ça vient en grande partie ma déception!

 Le style d'écriture de l'auteure est vraiment agréable et on sent le travail en amont. C'est ce qui m'a fait terminer cette lecture. Je lirais, peut être, la suite des aventures des habitants de Kennenika mais à l'occasion.


Je tiens à remercier les éditions Michel Lafon et Livraddict pour l'envoi et la lecture de ce livre!


♥ ♥ ♥ ♥ ♥


Un mot sur l'auteure: Anne Pasquier est professeure à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval depuis 2003.  Elle est titulaire d'un Doctorat en histoire des religions.






vendredi 7 mars 2014

Ne t'inquiète pas pour moi de Alice Kuipers

Date de parution: Mars 2011
Édition : Albin Michel 
Nombre de pages:  242 pages
Titre VO:  Life on the refrigerator door
ISBN:  2253159689


Quatrième de couverture:  « Bonne chance pour ton contrôle aujourd'hui, ma chérie. Désolée de ne pas être là pour le petit déj'. La cage de Jeannot a besoin d'être nettoyée. À ce soir. Bises, Maman. P.-S. : N'oublie pas ta clé ! »


Mon avis:  Voici un court roman qui m'a beaucoup touché.

Ce livre est composé de post-it que s'échangent mère et fille à travers les jours. Certaines pages ne comptent que quelques lignes. Autant dire que je l'ai vite fini.

Lorsque j'ai lu la quatrième de couverture il m'a attiré pour cette forme de correspondance atypique. Je me suis demandé pourquoi elles échangeaient autant de messages au lieu de se parler. Et, en le lisant j'ai compris qu'elles ne font quasiment que se croiser. 
La mère, qui élève sa fille, est une femme médecin à l'hôpital au service de maternité. Elle alterne les gardes de jour comme de nuit.
La fille, Claire, est une jeune lycéenne studieuse qui passe également du temps avec sa meilleure amie.

Les première pages ne sont faites que de post-it assez banals: liste de course, tâches ménagères à effectuer, argent de poche...  Puis, au fil des pages, le roman s’intensifie, les petits mots de la mère ne sont plus aussi insignifiants et on comprend que quelque chose commence à clocher. Sans vouloir en parler à sa fille, certains conflits entre elles commencent à voir le jour. Claire est une ado qui pense par moment que sa mère lui en demande trop.
La fin du livre concerne la maladie de la mère et sa difficulté à en parler à sa fille. Claire qui se montre très inquiète de perdre sa mère veut alors en savoir plus sur elle.

J'ai apprécié ce livre et sa forme originale mais je trouve cependant qu'il ne traite pas suffisamment en profondeur la maladie et la perte d'un être cher. Il est bien adapté pour un public jeunesse mais certains éléments important ne sont pas assez traités pour un public plus adulte. 



Un mot sur l'auteure: Alice Kuipers a étudié à Manchester et Manchester Metropolitan Universités.
En 2003, elle a déménagé à Saskatoon, au Canada, où elle vit. "Ne t’inquiète pas pour moi" est son premier roman.  En 2011, Albin Michel publie son second roman "Deux filles sur le toit". 


Citation:  "Quand la route tournera,
               nous y serons ensemble,
               nous prendrons le virage,
               accrochées l'une à l'autre...
               Comme une mère et sa fille...
               Comme une fille et sa mère..."


Mon appréciation: 3,5/5