lundi 17 septembre 2018

Tenir jusqu’à l’aube de Carole Fives


Date de parution : Août 2018
Editions  : Gallimard
Nombre de pages : 195 pages


Une jeune femme élève seule son enfant de deux ans après la fuite du père. Commence une course effrénée pour être présente pour le petit tout en trouvant le temps de travailler en free lance. Plus le temps passe et plus elle délaisse sa vie professionnelle. Elle coule et sombre peu à peu. Les huissiers la pourchasse, le père ne donne aucune nouvelle mais elle tente de tenir bon. 

Elle n’a plus de vie sociale. Le bruit de la ville qu’elle entend depuis sa fenêtre le soir le lui rappelle. Elle qui est coincée chez elle avec l’enfant, son enfant. 

« Parfois, elle perdait patience, elle aurait voulu qu’il se taise, qu’il arrête de la solliciter,qu’il lui fiche enfin la paix. Elle était lasse, fatiguée de cette créature qu’elle avait créée de toutes pièces : la bonne mère. C’était sans doute dans ces moments-là que l’envie de fuir était la plus forte. Quand elle réalisait qu’elle ne supportait plus cet unique rôle où on la cantonnait désormais, dans un film dont elle avait manqué le début, et qu’elle traversait en figurante. C’était  alors que les fugues s’imposaient, comme une respiration, un entêtement. »

Le désespoir est proche et pour tenter d’y échapper elle décide de laisser le petit le soir quand il dort. Pas longtemps. Juste le temps pour elle de prendre une bouffée d’oxygène. La tension monte peu à peu et j’avais peur qu’un drame arrive. 

Ce roman est celui d’une femme seule qui se débat quotidiennement pour élever son fils. Elle tente de trouver du réconfort sur les forums qu’elle parcourt le soir. D’autres mères vivent peut-être la même chose qu’elle. Au final, beaucoup de jugements et peu de compassion. 
Le rôle du père et de la mère est questionné. Pourquoi une mère se doit-elle d’être là pour son enfant quand son père l’a abandonné sans regret ? Un regard intéressant sur ces femmes qui se battent tous les jours. 


« Elle ne pouvait se permettre aucune erreur, aucun écart. L’enfant et elle devaient filer doux, afficher zéro défaut, ne laisser aucune prise à la société. A tout instant ils risquaient d’être étiquetés « famille à problèmes ». Ils étaient hors norme, ils étaient fragiles, ils étaient suspects. »

    

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